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Histoire

L'occupation humaine du site de Saint-Augustin est très ancienne, et des ateliers gaulois d'extraction du sel ont été découverts dans la commune. À cette époque, une partie du territoire est couvert par un vaste golfe marin, dit golfe d'Arvert (on parlera plus tard de golfe, ou d'étang, de Barbareu). La technique utilisée consistait à faire chauffer de l'eau de mer dans de petits récipients en céramique jusqu'à complète évaporation, puis à briser le contenant pour révéler de petits pains de sel, denrée rare et précieuse, souvent utilisée comme monnaie (c'est de là que dérive le mot salaire). On retrouve cette technique dans toute la région, notamment dans la presqu'île d'Arvert, dans celle de Marennes et sur les bords de Gironde.

L'histoire de Saint-Augustin demeure méconnue jusqu'au milieu du Moyen Âge. Il en est fait mention pour la première fois dans une charte datée de 1075 - 1083, faisant état de la donation de l'église paroissiale à l'abbaye Saint-Étienne de Vaux, tout juste fondée (en 1075) par Pierre et Arnaud de Gémon, de la maison de Mortagne. L'abbaye y installe un prieuré et met en valeur les terres agricoles. En 1234, Hugues de Tonnay lui concède également « le droit de chauffage et le droit d'usage dans la forêt de Corles » (Courlay). En 1360, le droit de « dépesser » les pins -- c'est-à-dire d'en récolter la résine -- est cependant concédé à Madame de Saint-Palais « dès le lieu de Petzallat jusques partout la paroisse de Saint-Augustin». Un changement climatique majeur, appelé « petit âge glaciaire », entraîne des hivers de plus en plus froids à partir du XVe siècle, dans une région déjà fort malmenée par les guerres continuelles que se sont livrés seigneurs du parti français ou du parti anglo-aquitain pendant plus d'un siècle et par les fréquentes épidémies. Ces mauvaises conditions sont source d'un besoin accru en bois de chauffage, que l'on prélève dans la forêt de Corles voisine. Ces déboisements inconsidérés sur un sol constitué de dunes fixées par la végétation va peu à peu entraîner la remobilisation des sables, qui, en avançant inexorablement après chaque tempête, empiètent de plus en plus sur les surfaces agricoles, comblent progressivement le golfe de Barbareu -- important débouché, où un port actif a été aménagé plusieurs siècles auparavant -- et finissent par menacer jusqu'aux habitations. Ce phénomène se retrouve dans toute la presqu'île d'Arvert, où un proverbe disait que les montagnes (les dunes) marchaient.

En 1534, Calvin tient des discours à Angoulême et à Poitiers que de jeunes moines saintongeais entendent. La Réforme sera bientôt prêchée dans toute la presqu'île d'Arvert et vers 1550, la majorité de la population est protestante.

En 1548, à l'instar d'une partie des provinces du Sud-Ouest (Aunis, Saintonge, Angoumois, Guyenne), la paroisse se révolte contre la décision du roi Henri II de revenir sur leur statut de « pays rédimés ». Le désir du souverain d'imposer la gabelle dans la région entraîne une flambée de violence, la révolte des Pitauds, rapidement contenue par le connétable Anne de Montmorency, qui réprime cette jacquerie avec fermeté. Il affirme : « il faut, pour rétablir l'obéissance dans les contrées révoltées, exterminer jusqu'au dernier de leurs habitants pour les repeupler de nouvelles familles... ». En dépit des brutalités de la soldatesque et de quelques « exemples » destinés à marquer les esprits, cette mesure ne sera heureusement pas suivie d'effet, et la révolte se conclura par le pardon du roi... et le maintien des privilèges. Cependant, en guise de punition, la paroisse est sommée de livrer les cloches de son église, qui avaient sonné le tocsin de la révolte. Cette mesure n'était pas seulement symbolique : à cette époque, les cloches rythmaient la vie et les travaux des champs. L'historien Yves Delmas écrit à ce propos : « elles absentes, une chape de silence s'abat sur le pays. La vie collective s'en trouve désorganisée».